On a beau être prévenu "ce livre est issu d'une histoire vraie", j'ai été assez dérangée par ce livre. Peut-être parce qu'au final il est difficile d'imaginer qu'il y a de tels individus dans notre société, qui manipulent autant les gens, qui ont une approche de la mort "si facile", qui osent faire ça sur des humains. Je ne sais pas dire si j'ai aimé ou non ce livre mais en tous cas il m'a fait me poser des questions.
On revient sur ce jeune homme juif kidnappé et torturé pendant 24 jours et qui n'a pas survécu à ce kidnapping organisé par le "gang des barbares".
Ce livre met en lumière avec des mots crus la difficulté des banlieues, explique les motivations des caids dont on parle à la TV et qui profitent de la faiblesse et de la peur de leurs pairs. Ils sont au final tous à la recherche d'argent, d'argent facile. N'est-il pas facile de piéger des personnes ayant de l'argent grâce à la séduction d'une jolie fille, de les kidnapper et de réclamer rançon?
Ce roman fait également réfléchir sur le rôle de police dans cette affaire, intriguant ...même si bien entendu on ne va pas faire accuser la police dans cette affaire et on ressort sonné de cette réalité. C'est peut-être TROP, tout de suite...
Ce livre a reçu le prix Interallié 2011 et voici un extrait de l'auteur qui en parle dans Le Monde.
"Pendant deux ans, j'ai reconstitué leur crime dément, sans juger, mais sans excuser, en ne pouvant me défaire parfois, en dépit de la monstruosité de leurs actes, d'une certaine ironie face à ces mômes qui n'avaient rien dans le crâne", reconnaît l'auteur. "Je me suis attaché à restituer les dialogues pathétiques des bourreaux. J'ai interrogé les inspecteurs de la crim', la juge d'instruction, lu les scripts des coups de fil entre le père d'Ilan et les ravisseurs, correspondu avec certains membres de la bande...", explique l'écrivain. "Ces gosses n'avaient aucune empathie. Ils étaient soudés par l'obsession morbide du 'tout, tout de suite'", avance l'auteur, qui dit s'être aussi inspiré du style impersonnel de Primo Levi racontant Auschwitz. "Une question d'éthique et de morale pour décrire l'horreur."
Et vous, qu'en avez vous pensé?