Nous étions faits pour être heureux, Véronique Olmi
J'avais envie de découvrir cette auteure suite à une lecture d'une chronique sur le blog de Stéphie et j'ai opté pour ce roman.
Serge a 60 ans, il est marié à une jeune et belle femme avec laquelle il a deux beaux enfants. Suzanne est accordeuse de piano et vient chez Serge et Lucie pour accorder le piano du petit Théo. C'est ainsi que Serge et Suzanne se rencontrent, se dévoilent même. Avec Suzanne Serge va mettre des mots sur une enfance difficile avec un père violent et une mère si aimante. Suzanne, elle, va sortir de sa vie confinée et simple et s'avouer ce qu'elle attend vraiment de la vie.
Je suis assez partagée sur ce roman. Dés la couverture d'ailleurs...Car si l'image du piano et du coeur est jolie, je trouve que le titre est un peu niais et trop utilisé. Par ailleurs après avoir lu l'histoire, je ne comprends pas vraiment ce titre qui in fine pourrait être posée sur de nombreux romans. Bref ceci étant dit, au début j'ai vraiment été emportée et j'ai tourné les pages avidement. L'auteure place peu à peu des indices sur les vies de chacun des protagonistes de sorte que le lecteur ait envie d'en savoir plus et c'est réussi. J'ai été très touchée par le lien mère-fils mais également père-fils dans ce roman. Dès le début on sent que la relation de Serge avec son fils n'est pas saine et peine le petit Théo alors que Serge voue un amour inconsidéré à sa fille. Peu à peu cela s'explique et comme les histoires se répètent, c'est bien entendu l'histoire de Serge et son papa qui est dévoilée et explique tout. Ces liens de filiation si forts entre les parents et les enfants sont tout aussi porteurs que destructeurs. Pour ma part c'est cette partie de l'histoire qui m'a vraiment tenue et touchée.
Alors bien sûr il est question d'adultère dans ce livre (c'est ce que la 4e de couv met en avant) mais j'allais dire que ce ressort sans cesse utilisé dans les romans n'avait peut-être pas lieu d'être ici...tout au moins je n'ai pas compris cette attirance de Serge envers Suzanne et encore moins pourquoi c'est avec cette femme qu'il se dévoile. Par ailleurs je l'ai trouvé assez "consommateur" de cette liaison n'utilisant Suzanne que pour dévoiler son passé et cela m'a gêné car je n'en ai pas compris la raison.
Bref un roman que je conseille tout de même car l'écriture est belle et l'histoire bien amenée. Quelques réflexions sur la vie valent la peine d'être relues...
"Je me disais Je vais le perdre mais je le sais, quel privilège. Combien de fois perdons-nous ceux que l'on aime, sans le savoir? Combien de fois crie-t-on Au revoir, sans même se retourner, et c'est fini pour toujours, et ce que l'on voudrait retenir, ce que l'on voudrait revivre, même une minute, même en rêve, n'existe tout simplement plus?"
"Je ne l'ai jamais haï. J'avais trop peur de lui pour ça. La peur est un envahissement. Avec elle, on est cloué au sol"
"Les hommes s'en vont en nous faisant croire qu'ils ne s'en remettront pas. Nous savons que c'est faux. Les hommes s'en vont pour savoir enfin où se cache leur blessure."
"Entre Lucie et lui, il n'y a pas de route commune. Il y a une vie partagée. Des moments ensemble, des actes sexuels, et un patronyme commun, l'attirail conjugal. Qui ne conjugue plus grand-chose, lorsque l'admiration s'en est allée."