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4 avril 2015

Ephémère, Frédéric Marais

éphémère couvMon libraire à Juvisy Sur Orge (91) aime bien animer sa petite librairie avec la venue d'auteurs ou de maisons d'édition. Un mercredi soir, je me suis donc glissée à l'intérieur de la librairie pour écouter Valérie Cussaguet parler de la maison d'édition qu'elle a montée il y a deux ans : les fourmis rouges. Ex-Thierry Magnier, Valérie Cussaguet a pris le parti d'ouvrir sa propre maison d'édition. Elle reçoit une bonne dizaine de projets à consulter par jour, elle relance ses auteurs ou illustrateurs fétiches. C'est une personne profondément humaine et vraie. Elle s'est pliée au jeu des questions/réponses sans tabou et avec bonne humeur et sincérité. Ainsi sa maison n'a pas forcément un style déterminé, si ce n'est ce qu'elle aime mais justement elle parle du concept de maisons d'édition comme un endroit pour accueillir plusieurs styles. Valérie Cussaguet est une femme qui a pris un risque et qui en prend au quotidien en misant sur des auteurs ou illustrateurs. Pourquoi le nom "Les fourmis "? car les fourmis travaillent ensemble, travaillent beaucoup et un petit peu de chacunes fait un magnifique tout. C'est une femme qui a le mérite de porter la culture la plus large dans les livres. Une rencontre profondément intéressante et je suis ressortie en plus avec 3 pépites, je vous livre la première.

 

Ephémère est un album à la fois très graphique et dont les textes sont d'une très belle qualité.

Graphique car ce sont des images en très grand format, sur une double page épaisse, zoomée sur un insecte et sa vie, 1 journée avec aucun autre but que celui d'être mangé. La technique est l'image faite sur ordinateur en tons directs, vert et bleu en grande majorité. Il faut passer du temps sur chaque double page, il y a des reflets (quand il trouve l'amour au-dessus de l'eau), des liens avec le texte (les magnifiques fleurs blanches proches des lumières d'une scène), un travail fin et artistique.

éphémère

 

Le texte comme découvert sur la première double page ci-dessus est en rime. Vraiment magnifique.

Le lire pour un adulte est de toute beauté. L'expliquer à un enfant l'est encore plus.

Découvrir un insecte, l'éphémère, qui ô grand drame ne vit qu'une journée. Il n'a même pas de bouche, pas besoin de se nourrir, son destin se terminera en fond d'un estomac. Mais notre éphémère veut profiter de la vie, même si elle ne dure qu'un jour. Il veut voyager, tomber amoureux, être acteur de sa vie, ne pas la laisser passer. Bien-sûr la fable ne peut se terminer que sur son décès (oui je vous l'annonce le héros meurt mais tel était son destin!) mais avec une pointe d'humour "presque" délicate (quand vous l'aurez lu, vous comprendrez le "presque" qui est ironique ici)

Un album qui mérite un accompagnement de l'adulte pour relever chaque subtilité de la langue et du dessin. Un album qui aborde la nécessité de profiter de chaque instant de la vie, mais aussi les thèmes de l'amour et de la mort. Un réel coup de coeur tant sur le fond que la forme, je vous le conseille vivement.

Et surveillez mon blog, je n'en ai pas fini de vous livrer des pépites des Fourmis Rouges....Jérôme, Noukette, je suis sûre que vous aimeriez...

To be continued (oui j'ai toujours rêvé d'écrire ça en fin de billet)

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Commentaires
N
Frédéric Marais je connais et j'aime beaucoup... Me reste à découvrir cet éditeur et pour ça je te fais confiance ! ;-)
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