Une couverture avec un bateau-cargo. A priori pas trop mon univers. Une 4e de couv qui mentionne le rapport au temps, un sujet qui commence à bien me parler. Un auteur dont j'avais déjà entendu parler mais que je n'avais pas lu, une raison de plus de lire ce livre.

Nicolas Delesalle est un grand journaliste reporter. Il a couvert de nombreux conflits. Puis stop. Il a voulu faire une pause. Voir ce que cela faisait d'être coupé du monde. Alors il a décidé de faire une croisière, mais pas une croisière touristique. Non il voulait vivre la solitude des marins. Il a choisi un cargo, un voyage de 9 jours pendant lequel l'auteur se livre à son introspection.

Pendant ce voyage atypique (on découvre dans le livre que 300 "touristes" tentent cette aventure chaque année), l'auteur partage le quotidien d'un bateau-cargo de plus de 1000 conteneurs, la vie de l'équipage, le silence, le mouvement, le bruit des machines, l'horizon à perte de vue, les changements dans l'horizon, puis le retour à la terre. Tout au long de ce voyage, il replonge dans ses souvenirs et nous livre des morceaux de vie de reporters. De fait il ne s'agit pas de couvrir le festival de Cannes mais plutôt des conflits. Alors on part être le témoin des conflits armés, vivre la vie de reporter, l'attente, l'envie de témoigner mais aussi évidemment la violence et les belles rencontres.

Ce livre est à part. Je ne l'ai pas dévoré, pas du tout. Je l'ai lu à la vitesse d'un gros bateau cargo. Chaque fois que je terminais un chapitre, je me posais et réfléchissais à ces situations tellement folles et violentes. Puis plus tard je recommencais ma lecture. Ce rapport au temps que met en exergue l'auteur, a malgré moi influencé ma lecture et je ne regrette pas. Il y a de la finesse, un peu de pensée philosophique, beaucoup de témoignages dans ce roman. J'ai beaucoup aimé aussi la femme qui voyage sur ce cargo avec l'auteur puis son retour à la terre.

Un beau voyage, certes douloureux mais à un rythme qui permet de vraiment prendre le large et de se reconnecter avec l'Humanité.

Les avis de Séverine et Nicole.

Le goût du large, Nicolas Delesalle

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