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25 janvier 2014

Les insurrections singulières, Jeanne Benameur

Insurrection : Opposition vivement exprimée (Larousse)

Les-insurrections-singulieresAntoine a une quarantaine d'années et vit chez ses parents. Il travaille à l'usine, la même que celle de son père, mais Antoine a en lui une révolte, une colère depuis tout petit. Cette colère, ce malaise ou même ce mal-être, Antoine cherche désormais à le comprendre, à aller au plus profond de ses zones obscures et le laisser s'exprimer pour mieux revivre. Récemment séparé de Karima, ancien syndicaliste, c'est le parcours d'Antoine que nous propose de suivre Jeanne Benameur...Antoine au coeur de la révolte syndicaliste, Antoine obligé de prendre des RTT imposés, Antoine prenant du recul sur la vie de ses parents et Antoine partant avec Marcel, au Brésil, là où "Lusine" va être délocalisée.

Ce récit est inspiré des échanges que l'auteure a eu avec les ouvriers d'Arcelor Mittal et met en exergue les limites de la mondialisation, voire même de la notion de travail par rapport à la vie. Marcel, retraité, est le personnage incarnant la vie, l'urgence de vivre maintenant car "on n'a pas l'éternité devant nous. Juste la vie". Evidemment Marcel aime les livres et ponctue la révolte d'Antoine de nombreux messages faisant réfléchir.

J'ai de suite été emportée par ce récit de Jeanne Benameur car il fait profondément réfléchir sur la valeur travail et la place de celui-ci dans notre société. Antoine, perçu au début du roman comme un personnage "à côté de la vie" par ses pairs, est in fine celui qui a peut-être la notion la plus juste du "vivre" Et Marcel! Ah Marcel, ses livres, sa Lucile, quel beau personnage que nous propose ici l'auteure, une de ces personnes âgées qui nous font réfléchir et prendre du recul. Avec le voyage au Brésil, l'auteure nous montre qui sont les ouvriers de l'autre côté de la planète qui "profitent" des délocalisations et qui finalement vivent la même chose que les ouvriers Français lors de l'installation de "Lusine" dans leur contrée...la fierté, le travail voire même l'adoration du patronat...un esclavage voulu?

Bref un roman qui m'a emporté et que je conseille vivement avec la magnifique écriture si juste et pure de Jeanne Benameur...

Quelques passages qui m'ont marquée:

"Qu'ils comprennent, les actionnaires, qu'ils nous faisaient crever alors qu'on remplissait les carnets de commande! (...). Les bénéfices, ils sont là! Enormes! Laur mise, ils la ramassent et ils la multiplient. Si maintenant, avec la crise, ils en font un peu moins, des bénéfices, et même s'ils en font beaucoup moins, ils s'en sont mis tellement dans les poches qu'ils pourraient peut-être réfléchir à ceux qui leur ont permis tout ça, à la base! C'est nous quand même! C'est notre travail!"

"Faut que ça consomme sur la planète...Et si ça consomme moins on crie à la crise et on se demande comment faire remonter le moral des ménages! Comme si le moral n'allait pas remonter en flèche si on consommait moins, si on travaillait moins, si on vivait plus"

"On ne vit pas qu'en se battant pour un peu plus de fric à la fin du mois, merde. Le pain, ça ne suffit pas pour vivre!

Oui mais quand il te manque, le fric à la fin du mois, pour le pain et pour tout, tu vis pas du tout, tu le sais, ça? Et ta lutte pour "autre chose", on peut pas y aller parce qu'il y a la lutte pour la bouffe du lendemain et ça te prend toute la tête, mon vieux, toute la tête!"

"Il faut quand même se questionner sur la racine même du travail. Pourquoi les hommes ont-ils tant besoin de travailler, hein? Pourquoi l'oisiveté est-elle montrée du doigt comme la mère de tous les vices depuis toujours?(...) Avant de s'en prendre au monde des affaires, il faudrait essayer de comprendre l'affairement des êtres humains. L'affairement. "

Challenge-Jeanne-Benameur

 

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Commentaires
J
Je ne l'ai pas lu mais il est peut-être dans ma pal. J'ai tellement de livres d'elle à la maison.
L
je pense à toi à chaque fois Noukette :-)
N
Encore une pépite de Jeanne... J'ai tellement aimé ce roman !
M
Benameur... Inlassablement.<br /> <br /> J'aime tellement ses écrits qui ne cessent de me bouleverser...
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